SA #0 Écologie sonore

|  L’espace architectural modelé par le son  |  Énoncé théorique de diplôme  |  En collaboration avec Elias Kesselring  |  Architecture Sonore  |  Avec le suivi de Bruno Marchand, Marie Sacconi, Hervé Lissek et Pierre Mariétan  |  2014  |

Partant du constat que l’aspect sonore d’un espace ne fait pas l’objet d’une réflexion lors de la conception du projet architectural, ceci excepté pour des considérations acoustiques hygiénistes, notre postulat de base vise à développer une démarche relativement empirique de la thématique du son en tant que matériau architectural.

Nous nous inscrivons naturellement dans la lignée des travaux de définition et de qualification de notre environnement sonore (soundscape) menés depuis les années 70 par des spécialistes issus de domaines aussi hétérogènes que l’art, l’acoustique et la musique, en nous focalisant sur le potentiel et les carences sonores du quotidien auxquels l’architecture peut répondre et exploiter. Cette étude met ainsi l’accent sur une recherche directement tangible (au sens de pouvoir en faire l’expérience), impliquant une prospection itérative par la maquette et l’analyse afin d’agir avec pragmatisme et concrètement sur l’espace et le son, sous l’égide du leitmotiv assumé de réhabiliter le sonore et l’ouïe en tant qu’éléments manipulables dans l’architecture, aux dépends de l’hégémonie dominante de l’image et de la vue.

Considéré comme indicible et impalpable, le son sera au cœur de notre proposition pour aborder une architecture qui se donnera à entendre plutôt qu’à voir, par sa matérialisation sensorielle. Nos investigations sont ainsi fondées sur des axiomes relatifs tant à l’acoustique, la cognition, la psycho-acoustique, le design sonore, qu’au domaine socioculturel. Il ne s’agit pas de produire artificiellement des sons redondant avec notre environnement sonore déjà existant, tantôt congestionné, tantôt aseptisé. En ce sens, notre recherche se focalise sur les moyens, les outils, les effets et les réflexions conscrits au panel d’éléments architecturaux à potentiel sonore, révélant une intervention architecturale axée sur les 3P du son :

Production – Propagation – Perception

Pour autant, la vocation de notre travail n’est pas tant un manifeste que notre propre grille de lecture de la façon d’appréhender une problématique peu débattue et qui vise à préciser les conditions d’existence de la sensation et de l’atmosphère sonore dans l’espace. L’objectif poursuivi est une sensibilisation didactique de l’écoute : une écologique sonore qui reste à investir dans l’architecture. Nous nous attachons à susciter un imaginaire empreint de notre propre vision d’une exploitation programmatique et sociale du son, soutenue par des scénarios précis qui valident nos hypothèses selon lesquelles une architecture pensée sous l’angle du sonore est possible et viable parmi la multitude de concepts et partis-pris auxquels l’architecture fait appel et qui reste à défricher.

ALTÉRATION DILUVIENNE

 

SOUFFLE CINÉTIQUE

 

ALCÔVES MURMURANTES

 

PULSATIONS URBAINES